L'Andra avec myCarto
Maîtriser et urbaniser un SI complexe dans un contexte hautement réglementé
L'Andra c’est…
- L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs
- Mission principale : mettre en sécurité les déchets radioactifs produits en France pour protéger les générations actuelles et futures
- 3 centres de stockage (Manche et Aube) et un Laboratoire souterrain (Meuse/Haute-Marne) sur le territoire français
- Environ 800 collaborateurs
- Un département Systèmes d’Information et Numérique (DSIN) d’une trentaine de personnes
- 350 applications recensées dans la cartographie du SI
Objectif : Maîtriser et urbaniser un SI complexe dans un contexte hautement réglementé
Découvrez comment l’Andra a structuré son architecture d’entreprise en s’appuyant sur myCarto pour cartographier, piloter et optimiser un patrimoine de 350 applications au service d’une mission d’intérêt général exigeante et réglementée.
L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) est un établissement public industriel et commercial chargé d’une mission cruciale : assurer la gestion à long terme des déchets radioactifs français. L’Andra exploite trois centres de stockage et prépare le projet Cigéo, futur centre de stockage géologique profond pour les déchets les plus radioactifs.
Dans un contexte aussi exigeant, où la réglementation nucléaire impose une traçabilité rigoureuse, le Système d’Information joue un rôle central. Jusqu’en 2020, ce SI était marqué par une forte autonomie des directions métiers, avec des applications développées localement, un patrimoine applicatif morcelé et une vision d’ensemble limitée.
Une transformation numérique structurante
En 2020, l’Andra engage une transformation numérique profonde. Cela se concrétise par la création du Département Systèmes d’Information et Numérique (DSIN). Le DSIN rassemble une trentaine de collaborateurs autour de missions de développement d’applications métier, d’architecture d’entreprise, et de centralisation de l’expertise IT.
Cette transformation s’accompagne de la création d’un poste d’architecte d’entreprise. Son rôle : structurer l’architecture du SI, modéliser les processus métiers et garantir la cohérence du patrimoine applicatif.
Stéphane DELYSSE-HOFMAN, DSI et ancien architecte d’entreprise au sein de l’Andra, réaffirme l’importance : « Aujourd’hui, on ne peut plus se passer d’un architecte d’entreprise. C’est devenu une composante essentielle. »
Les défis d'une cartographie du SI dans le secteur nucléaire
Comme toutes les organisations où le numérique est central, l’Andra fait face à des défis majeurs :
- Conformité réglementaire : Répondre aux exigences de l’ANSSI et à une réglementation nucléaire stricte imposant une connaissance précise du SI.
- Vision fragmentée : Historiquement, chaque direction gérait ses propres outils informatiques de manière autonome.
- Vision à 360° : maîtriser son patrimoine informatique ne se limite pas à son infrastructure et ses applications. C’est un actif en évolution constante et dont le niveau de santé doit être monitoré.
- Maintenance complexe : Difficulté à identifier les responsables, les flux et les dépendances entre applications.
- Audits fréquents : Multiplication des audits réglementaires nécessitant une documentation à jour et fiable.
Une première cartographie du SI avait été mise en place sur un outil n’apportant pas satisfaction. La mise à jour était laborieuse. Il nécessitait des formations lourdes et un déploiement compliqué sur les postes des utilisateurs. La publication sur l’intranet n’était pas automatisée.
La démarche de mise à jour de la cartographie était beaucoup plus complexe avec notre ancien outil. Si l’implication des métiers dans la mise à jour diminue, alors la qualité de vos informations se dégrade automatiquement.»
Stéphane DELYSSE HOFMAN – DSI de l’Andra
Le passage à myCarto : un choix stratégique
En 2020, l’Andra décide de changer d’outil de cartographie. Les critères de sélection sont clairs :
- Simplicité d’utilisation et ergonomie
- Publication automatisée sur l’intranet
- Compatibilité BPMN pour modéliser les processus métiers
- Solution française adaptée à une structure de taille moyenne
- Déploiement On-Premise pour répondre aux exigences de sécurité
Le choix se porte sur SoluQIQ (devenu myCarto), une solution positionnée entre les outils basiques et les mastodontes du marché nécessitant des équipes dédiées.
« C’est vraiment le côté simple, il y a pas besoin d’être formé pendant 3 semaines pour commencer à utiliser myCarto. », souligne Arnaud MARCHESI – Architecte d’Entreprise.
Lorsque myCarto déploie son module BPMN respectant pleinement la norme, l’équipe décide de franchir un nouveau cap. « Ce passage à myCarto, ça nous a vraiment permis de passer une étape et l’usage qu’on a de la modélisation des processus métiers. »
Une mise en œuvre collaborative et progressive
Automatisation et intégration
Pour garantir la fiabilité de la cartographie, l’Andra a mis en place plusieurs automatisations :
- Connexion avec la CMDB : Les machines déployées alimentent automatiquement la cartographie chaque soir
- Lien avec l’ITSM : Synchronisation avec l’outil de gestion des incidents et des services
- API et workflows : Intégration avec les outils de la DSI pour éviter les saisies manuelles
L'astuce "en chemin"
« Automatiser autant que possible, ne pas faire confiance à l’humain », recommande Arnaud MARCHESI avec pragmatisme.
Quand on doit répondre à une question, à une demande métier, on le fait à partir de la cartographie. Cela permet de documenter, de capitaliser et d’enrichir, précise Stéphane DELYSSE-HOFMAN
Mobilisation des acteurs autour de la cartographie
La cartographie implique plusieurs profils au sein de la DSI et des métiers :
- Les Business Partners : Rattachés au DSIN, ils sont le chaînon entre les métiers et l’IT. Formés au BPMN, ils modélisent directement les processus métiers dans myCarto
- Les chefs de projet : Formés à la saisie pour mettre à jour la cartographie de manière autonome
- Le RSSI : Moteur de la démarche initiale, il s’appuie sur la cartographie pour ses analyses de risques
- L’infogérant : Utilise la cartographie comme référentiel pour comprendre les applications et leurs dépendances
- L’architecte d’entreprise : Pilote la cohérence globale et enrichit progressivement le modèle
Une approche incrémentale pour cartographier le SI
L’équipe a privilégié une démarche par étapes :
- Couche applicative : Recensement et documentation des 350 applications
- Lien infrastructure : Connexion entre applications et serveurs
- Processus métiers : Modélisation BPMN progressive
- Flux inter-applicatifs : Documentation des échanges entre applications
- Données : En cours de déploiement sur des périmètres pilotes
Je pense qu’il vaut mieux avoir une démarche incrémentale et pas hésiter à commencer petit pour bien démontrer la plus-value du produit avant de dire, je vais tout faire.»
Arnaud MARCHESI – Architecture
Des usages et des bénéfices concrets de myCarto à l'Andra
La Pierre de Rosette entre métiers et IT
Une métaphore parlante résume bien le rôle de la cartographie : « la Pierre de Rosette qui permet au métier de dialoguer avec l’IT. »
La cartographie fait le pont entre :
- Les métiers qui parlent en « nom d’application »
- L’infrastructure qui parle en « nom de serveur »
- Les business partners qui traduisent en processus
Support aux audits réglementaires
Dans le secteur nucléaire, les audits sont fréquents (Cour des comptes, autorités de sûreté, etc.). La cartographie devient un élément de preuve et de réassurance.
« Lors des audits, nous répondons aux exigences réglementaires en démontrant, documentation à l’appui, que tel processus est bien identifié et porté par telle application. »
L’équipe a même paramétré dans myCarto un indicateur d’obsolescence calculé automatiquement, basé sur plusieurs critères (criticité, version, maintenance), qui fournit instantanément une vision sur la santé applicative.
Facilitation du travail avec l’infogérance
Quand L’Andra change d’infogérant, c’est un moment critique où la cartographie démontre toute sa valeur.
« Quand vous travaillez avec un nouvel infogérant, la cartographie est une pièce maîtresse. Elle permet de constituer tout un corpus documentaire, de retrouver une application quel que soit la dénomination utilisé, elle permet de retrouver qui est l’interlocuteur métier, elle permet de savoir quelles sont les briques d’infrastructures qui sont rattachées. Pour l’infogérance c’est vraiment un outil essentiel pour s’y retrouver dans un SI qu’il ne connaissait pas. » Précise Stéphane DELYSSE HOFMAN.
Cette agilité dans la transition a permis d’assurer la continuité de service et même d’améliorer la qualité opérationnelle.
Analyse d’impact et gestion des opérations
La cartographie des flux inter-applicatifs permet de réaliser des analyses d’impact précises.
« Grâce à la cartographie, nous pouvons réaliser des analyses d’impact très précises pour identifier toutes les conséquences, directes ou indirectes, liées par exemple à l’arrêt d’une machine ou d’une application. » Précise Arnaud MARCHESI
Concrètement, lorsque l’équipe infrastructure prévoit une maintenance sur un serveur, elle peut :
- Identifier toutes les applications hébergées
- Remonter aux services métiers impactés
- Identifier les responsables à prévenir
- Planifier l’opération au moment le moins impactant
Rationalisation et optimisation des coûts
La cartographie du SI joue un rôle clé dans l’optimisation du patrimoine applicatif. Arnaud MARCHESI cite deux exemples :
« On a pu s’éviter un achat à plus de 60K€. C’est rendu possible en identifiant une plateforme permettant d’adresser plusieurs cas métiers pour lesquels on nous demande de fournir des outils numériques. »
En modélisant les processus métiers, l’équipe a identifié qu’une solution déjà acquise pouvait répondre aux besoins d’un autre service, évitant ainsi un doublon.
Sur un centre de stockage, une démarche d’innovation a révélé des incompréhensions entre services. Certains pensaient que les outils existants suffisaient, d’autres identifiaient des manques.
« En cartographiant leurs processus, ils ont mieux identifié les zones non couvertes et les fonctionnalités manquantes. Cette démarche a véritablement servi de révélateur, en facilitant le dialogue entre les services et la compréhension de leurs besoins réels. »
Les clés du succès de la cartographie à l'Andra
Un sponsoring fort de la direction
Le fait que le DSI soit lui-même un ancien architecte d’entreprise facilite grandement les choses. La légitimité et le soutien sont acquis d’emblée.
Une gouvernance intégrée aux processus projets
L’Andra a renforcé ses processus de gestion de projets : un projet ne peut être fermé dans le portfolio tant que la cartographie n’est pas à jour. Cette règle garantit la fiabilité du référentiel.
Un livrable obligatoire, le « document d’architecture technique », doit être produit à chaque modification de l’architecture.
La qualité des données comme obsession
« La cartographie implique de gérer un volume important de données. Il faut savoir rester sélectif, mais tout ce qui est documenté doit impérativement être tenu à jour, sans cette rigueur, la crédibilité de la cartographie s’effondre. »
L’équipe a fait des choix pragmatiques : ne pas tout vouloir mettre dans la cartographie (par exemple, les échéances de contrats sont gérées dans un autre outil dédié), mais garantir que ce qui y est documenté est fiable.
Formation et autonomie des contributeurs
- Formation des business partners au BPMN via des organismes externes
- Formation des chefs de projet à la saisie dans myCarto
- Création d’une culture de la cartographie où chacun comprend son rôle
Une démarche incrémentale et pragmatique
Plutôt que de viser l’exhaustivité immédiate, l’équipe déploie progressivement :
- Un démonstrateur sur les « colis » (l’actif principal de l’Andra) pour illustrer l’intérêt du modèle de données
- Des quick wins sur des projets concrets
- Une montée en charge progressive des fonctionnalités
Les conseils de l’Andra pour réussir sa cartographie
- Ne pas se lancer seul
« La cartographie ne peut pas reposer uniquement sur un architecte ou un manager ; c’est une démarche qui doit être soutenue par l’ensemble de la DSI. » Conseille Stéphane DELYSSE-HOFMAN
- Choisir un outil user-friendly
Ne pas chercher à avoir une solution qui fait tout du sol au plafond si l’équipe n’est pas dimensionnée pour.
- Automatiser au maximum
Limiter les saisies manuelles en s’appuyant sur les référentiels existants et les API.
- Adopter une approche incrémentale
Commencer petit, démontrer la valeur, puis étendre progressivement le périmètre.
- Garantir la qualité des données
C’est la condition sine qua non de la crédibilité et donc de l’adoption de la cartographie.
Perspectives et ambitions
L’équipe continue d’enrichir la cartographie :
- Extension du modèle de données à d’autres domaines métiers
- Renforcement du lien entre myCarto et l’ITSM
- Création d’instances de gouvernance dédiées à l’architecture
- Préparation des grands projets de transformation comme Cigéo
« C’est une solution qui évolue bien. AB+ Software prend en compte les retours de leurs clients. Le support répond vite. L’arrivée de myCarto marque un gap technologique qui est vraiment notable. »
Stéphane DELYSSE-HOFMAN
Informations complémentaires
Découvrez toutes les activités de l’Andra sur leur site officiel : L’Andra – Gestion des déchets radioactifs